déjà le fruit, anne-julie royer – poésie

dans « déjà le fruit », d’anne-julie royer, l’apparente légèreté côtoie toujours la tristesse inéluctable de la chute des choses. à l’image de la poésie, la nature, omniprésente et sauvage, est tout simplement refuge. les amours et les enfants, tour à tour, nourrissent la paix ou la fuite. les amis et les ancêtres rappellent parfois l’essentiel. ce recueil à la disposition verticale originale s’inscrit dans une volonté de filiation affective et poétique où les oiseaux portent les mots des poètes qui le précède, des mots qui permettent d’accepter un tant soit peu qu’il y ait une fin.

Dans les replis
des saisons
sans couleurs
tu disparais transitoire
tu prendrais
le bois
je pense
je te verrais
seulement
à l’aube
à la brunante
chevreuil
furtif et tendre
affamé.